Le dernier recensement effectué dans les Alpes-Maritimes indique une quasi stabilité de sa population. Mais en y regardant de plus près, les changements ont été importants depuis 2010 et doivent nous amener à en prendre la mesure.
Il apparaît en effet que sous l’effet conjugué du vieillissement de leur population et de la spéculation immobilière, les communes du littoral se dépeuplent. Saint-Jean-Cap Ferrat a perdu près d’un quart de sa population en 7 ans. Seules Cannes et l’agglomération antiboise gagnent des habitants du fait de leur dynamisme économique et du pouvoir d’achat de leurs salariés. A l’opposé, le fait que Nice perde plus de 1000 habitant indique sa difficulté à réussir la transition économique ambitionnée par l’éco-vallée.
On assiste a contrario à un repeuplement rapide de la périphérie du littoral et du moyen pays, surtout à l’Est du département. Les actifs vont y chercher l’acquisition d’un logement qui correspond à leur budget et les plus modestes des loyers plus abordables que sur le littoral où le parc de logement social est totalement saturé. De nombreuses communes, souvent reculées, ont vu leur population augmenter de 10% ou plus en 7 ans (+40% pour Fontan).
Le cas de la vallée du Paillon est particulièrement emblématique. Hormis La Trinité dont le manque de dynamisme est devenu proverbial, toutes ses communes gagnent des habitants, surtout les plus éloignées des bassins d’emplois telles que Coaraze (+14%). Il ne faut pas aller chercher plus loin les raisons de la saturation insupportable du réseau routier dénoncé récemment par les habitants.
Ces tendances doivent amener les décideurs publics à agir sans attendre le prochain contrat de plan qui ne devrait pas être lancé avant 2022. Une réflexion doit être engagée sur l’aménagement du territoire, les services publics dans les vallées et le renforcement des réseaux de transport publics mais aussi des routes telles que la Pénétrante du Paillon dont les deux parties doivent être raccordées dans le sens Nord-Sud. Sans cela, il sera inutile lors des prochaines élections de s’interroger sur les votes de colère de qu’on appelle désormais « la France périphérique »
Xavier Garcia
1er secrétaire du PS 06