Par entêtement autant que par déconnexion, le gouvernement a mis trop de temps à prendre la mesure du mouvement des gilets jaunes et le moratoire annoncé a peu de chance d’apaiser un climat devenu insurrectionnel.C’est trop peu, trop tard et désormais il y a urgence à engager un vrai dialogue, même s’il est rendu compliqué par la faible structuration du mouvement, car à l’approche des fêtes de Noël, les conséquences économiques pourraient s’avérer catastrophiques comme en témoignent les commerçants du département.
Le gouvernement doit faire preuve d’humilité face à la colère exprimée, les oppositions aussi. Si ce qui a été perçu comme de l’arrogance de la part d’Emmanuel Macron a mis le feu aux poudres, ce mouvement a des origines profondes qui ramènent chacun à ses responsabilités et commande de ne pas jouer la politique du pire. C’est dans cet esprit que nous faisons la proposition d’états généraux du pouvoir d’achat et de la transition écologique pour que les responsables politiques prennent en compte les besoins de cette France entre celle des minimas sociaux et celle de l’innovation, qui arrive de moins en moins à vivre de son travail.
L’échelon local ne doit pas être épargné par la remise en question généralisée. On ne peut pas décemment glorifier l’action des gilets jaunes tout en augmentant les fiscalité métropolitaine et départementale avec insouciance et en oubliant de faire les investissements que commandent les mouvements des populations modestes vers l’arrière-pays (cf. le dernier recensement). Des investissements indispensables pourtant, pour par exemple désenclaver les vallées de la Roya et du Paillon où on arbore plus qu’ailleurs les gilets jaunes sur les pare-brises, parce que la fiscalité sur le carburant mais aussi le temps perdu dans les bouchons chaque matin sont autant de taxes sur le travail
Xavier GARCIA
Premier Secrétaire Fédéral du Parti Socialiste des Alpes-Maritimes