(Note du webmaster : je vous partage cet texte, initialement publié sur Twitter par notre camarade Frédérique, avec son accord).
Alors que la qualité de l’air s’améliore un peu partout dans le monde (arrêt des activités industrielles oblige) et que les animaux s’aventurent là où ils n’osaient plus, le déconfinement sera-t-il le fossoyeur des ambitions de préservation de la planète et de la transition socio-écologique ?
Tout le monde s’accorde à dire que demain sera différent d’hier …Mais est-ce vrai ? Tout d’abord la vitesse de propagation du virus a surpris tout le monde et généré des réactions souvent contradictoires des dirigeants mondiaux et réveillé des peurs irrationnelles dans l’inconscient des gens (stocks de pâtes, riz, etc.) Le confinement et la distanciation sociale sont apparus comme le moyen efficace de sauver des vies tandis que le personnel soignant se bat pied à pied contre ce virus, mettant en danger leurs vies pour soigner et sauver les autres malgré toutes les restrictions imposées au cours des dernières années au nom de la rentabilité.
Peut-être avons-nous compris que la vie des uns et des autres est plus précieuse qu’une ligne comptable ? L’hôpital doit certes être bien géré, mais pas si cela implique une baisse de la qualité des soins, des équipements, une faible attractivité salariale et des soignants en souffrance. Nous avons compris l’importance de ceux qui au quotidien nous permettent de manger (des agriculteurs aux commerçants et toute la filière entre les deux pour livrer les commerces alimentaires partout en France), les éboueurs qui font que nos villes restent propres et saines, les travailleurs sociaux qui de part leurs actions et leur présence ont apportés aide et soutien aux plus précaires, et de nombreux autres… Pour autant d’autres ont vu leurs activités réduites, voire arrêtées et se sont retrouvés au chômage, avec en point de mire la peur de ne pouvoir retrouver son emploi. D’autres encore ont malheureusement tout perdu et auront du mal à se remettre sur pied sans la solidarité nationale.
Oui je sais c’est un peu long 😉mais j’en viens à mon intitulé : en quoi ce Virus serait-il le fossoyeur des ambitions de transitions écologiques ? Parce qu’il est à craindre que, dès le confinement levé, nous allons nous remettre à produire comme avant, même si nous semblons avoir pris conscience de la nécessité de relocaliser notre production et notre agriculture. Sommes nous capables de le faire ? Les obstacles sont connus et pèsent lourds dans le monde du « toujours plus (d’argent) » : la main d’œuvre en France coûte cher, ce qui implique un prix d’achat plus élevé pour le consommateur ou une marge moindre pour l’entreprise …devinez quelle solution serait choisie ?
Faut-il alors rejeter l’économie de marché ? Cela semble peu réalisable et peu souhaitable. Pour autant le libéralisme forcené a montré ses limites et ses dérives.
Parce que les mesures de déconfinement passent par la mise en place de protection en suppléments des gestes barrières et de la distanciation … Et ces protections que ce soient les masques, les visières, les gants, les plaques en plexiglas, etc portent en elles un fort pouvoir polluant. Pour les masques en tissus, le support semble être le moins polluants *
Que deviendront-ils une fois le virus passé ? Resteront-ils en place ?
Seront-ils démontés ? …Et ensuite ? Leur sort sera-t-il celui de la décharge venant ainsi polluer la planète après avoir sauvé des vies ?
Enfin on ne peut que s’interroger sur la volonté de nos dirigeants qui annoncent des plans de sauvetages de l’économie à grands coups de millions/milliards d’€ ou de USD, d’omettre le volet transition socio-écologique réclamée et voulue par beaucoup de par le monde. D’après le rapport Stern une somme de 2% du produit intérieur brut est en mesure de répondre à la crise écologique et favoriserai la transition écologique. Avec la chute annoncée du PIB au premier trimestre 2020 les craintes sont vives.
Nous savons que la destruction systématique des écosystèmes, au nom de l’argent et des profits, engendrera des catastrophes tant climatiques que sanitaires de plus en plus violentes.
Demain, serons prêts à affronter une nouvelle catastrophe ?
*Le tri sélectif peut être une solution – a condition d’avoir lavé les masques- si on souhaite se défaire des masques en tissus …Sinon dans la poubelle et ça finira à l’incinérateur Les masques chirurgicaux à usage unique sont à jeter dans nos poubelles ménagères et non être jetés dans la rue, pour ensuite être incinérés Idem pour les gants en latex jetables bien que des solutions de recyclage existent. Les éléments en plexiglas sont eux plus problématiques